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L'Amour au temps du choléra par Garcia Marquez

Parce que le film est sorti en salle il y a dix jours, j’ai eu envie de lire L’Amour au temps du choléra de Garcia Marquez et je n’ai pas été déçue, loin s’en faut. Etudiante, j’avais eu l’occasion de lire Les Funérailles de la Grande-Mémé et Cent ans de solitude. A chaque fois, j’ai été séduite par la truculence de l’auteur, sa manière très ironique de raconter des histoires extravagantes.

 

 

L’Amour au temps du choléra est une magnifique fresque sur les amours impossibles entre un jeune télégraphiste et sa dulcine, Fermina à la fin du XIXème siècle, dans une petite ville des Caraïbes, au moment de la guerre civile. Amours impossibles car le père de la belle ne veut pas d’un mariage pareil : Florentino n’est qu’un pauvre garçon, sans avenir. Sa fille peut espérer obtenir un meilleur parti. Et il va trouver mieux : un riche et jeune médecin, spécialiste du choléra. Fermina, qui n’a plus de nouvelles de Florentino, accepte la demande en mariage. Mais, l’amant esseulé n’a pas abandonné la partie : il veut tenir la promesse qu’il a faite à Fermina sous les amandiers en fleurs lors de leur première rencontre, celle de l’aimer éternellement. Tandis que le mariage est annoncé, le télégraphiste ne perd pas espoir et pense que pour retrouver sa chère et tendre, il suffit d’attendre la mort de son mari et de trouver un métier plus honorable que le sien. Parce que Florentino est un doux rêveur entêté, il réussira à conquérir le cœur de sa belle, mais… au bout de 51 ans !

Résumer cette histoire à cette intrigue principale serait limiter toute la force de ce très beau roman. Certes, il y est question d’amour, mais, Garcia Marquez aborde de nombreux thèmes comme la vieillesse, la maladie, les relations filiales, l’inceste… dans un style qui lui est propre.

L’auteur cultive, dans ses romans comme dans ses nouvelles, le burlesque : il aime à raconter des situations où les personnages se retrouvent dans des postures ridicules voire triviales. Par exemple, le docteur Urbino, après des années de mariage, « contribuait à la paix du ménage par un acte quotidien qui tenait plus de l’humiliation que de l’humilité : il essuyait avec du papier hygiénique les bords de la cuvette chaque fois qu’il s’en servait », le développement continue ainsi mais je vous laisse le plaisir de le découvrir par vous-même ! De même, le pauvre Florentino est victime de fortes crises de constipation depuis sa tendre enfance. Or, lorsqu’il parvient à retrouver Fermina, après plus de 50 ans d’absence, il est obligé de retarder encore le rendez-vous, pris d’une forte colique. Je sais, ce n’est pas très chic, mais c’est raconté avec la gouaille si caractéristique de Garcia Marquez que l’on succombe à son charme et l’on rit…  

Si le roman plaît tant, c’est aussi parce qu’il raconte avec subtilité toutes les étapes d’un mariage s’étendant sur 50 ans : les années de passion, de monotonie, puis de sérénité ; les moment de solitude, de lassitude et de complicité. Les scènes de cette vie conjugale donnent lieu à des descriptions et anecdotes fines et bien senties.

Pour tout vous dire, j’étais si plongée dans l’atmosphère rocambolesque du roman que je l’ai lu en une journée (qu’il est bon d’être un prof en vacances !) et j’ai passé un très bon moment. Non seulement l’histoire est riche en péripéties, mais le style est ample et vigoureux.

Un véritable dépaysement !

 

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21/05/2015
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