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Les Demoiselles d'Avignon, Pablo Picasso


Les Demoiselles d’Avignon marks a radical break from traditional composition and perspective in painting. It depicts five naked women with figures composed of flat, splintered planes and faces inspired by Iberian sculpture and African masks. The compressed space the figures inhabit appears to project forward in jagged shards; a fiercely pointed slice of melon in the still life of fruit at the bottom of the composition teeters on an impossibly upturned tabletop. These strategies would be significant in Picasso’s subsequent development of Cubism, charted in this gallery with a selection of the increasingly fragmented compositions he created in this period.
Picasso unveiled the monumental painting in his Paris studio after months of revision. The Avignon of the work’s title is a reference to a street in Barcelona famed for its brothel. In Picasso’s preparatory studies for the work, the figure at the left was a man, but the artist eliminated this anecdotal detail in the final painting.
Les Demoiselles d’Avignon, l’une des œuvres les plus célèbres de Picasso, constitue à la fois une synthèse du XIXe (l’Olympia de Manet, les scènes de harem composées par Ingres et Delacroix) et une ouverture vigoureuse vers l’art du XXe.siècle. Picasso s’approprie pour les dépasser les innovations de Cézanne et des Fauves. Cette œuvre, qui suscita des réactions passionnées, est le point de départ du cubisme, caractérisé par un langage géométrique et une multiplicité des points de vue.

Picasso représente l’intérieur d’un bordel, inspiré d’une maison close barcelonaise, située dans la carrer Avinyò, qui donne son nom à la toile. Des centaines de travaux préliminaires ont préparé la réalisation presque secrète de cette œuvre. Les genres, nu féminin et portrait de groupe, ne sont pas en eux-mêmes innovants. Ce classicisme des genres rend la rupture formelle plus éclatante. L’espace, meublé par des draperies, est déconstruit, la perspective brisée, voire inexistante. L’accent est mis sur la verticalité. Même la nature morte, au premier plan, semble chuter vers le spectateur.

La provocation est moins dans le thème choisi que dans son traitement. L’absence totale de pudeur des cinq femmes, leurs regards braqués sur le spectateur, sans communication entre elles, obligent celui-ci au voyeurisme, tandis qu’il est lui-même dévisagé. En cela, Picasso est un héritier de l’Olympia de Manet, qui met déjà en scène une prostituée au regard impudique.

Picasso fait fi des canons esthétiques qui président traditionnellement à la représentation du nu féminin. Les corps sont déformés. La femme assise présente à la fois son dos et son visage. L’influence de l’art africain, qui se substitue à celle de l’orientalisme du XIXe siècle, est très nette dans les visages des deux prostituées de droite.

La palette de couleur est assez restreinte. Les couleurs chaudes, du rose pâle à l’ocre rouge, dominent, notamment dans les corps des femmes. Cependant, des couleurs froides, blancs, gris, bleus, qui composent l’essentiel des draperies, offrent un violent contraste. Les formes sont fréquemment soulignées par des contours blancs ou noirs qui accentuent leur déstructuration.

Par leur force et leur nouveauté, les Demoiselles d’Avignon constituent donc une œuvre clé de l’art du XXe siècle.

 



22/05/2015
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