L'Alhambra l'histoire d'une cité palatine andalusi
L’Alhambra est une citée palatine andalouse située à Grenade, en Espagne. Il s’agit d’un riche complexe de palais et de forteresses (Alcázar) où logeaient les monarques et la cour nasride de Grenade. Son véritable attrait, tout comme beaucoup d’autres constructions musulmanes de la même époque, ne provient pas uniquement des décorations intérieures qui comptent parmi les plus belles de l’art andalou, mais aussi de sa localisation à l’origine d’un paysage parfaitement intégré au décor préexistant. En 2011, l’Alhambra est devenue le monument le plus visité d’Espagne, en enregistrant le chiffre historique de 2 310 764 visiteurs !
Visitez l’Alhambra en vidéo (comme si vous y étier)
A l’origine, «Alhambra» vient de l’arabe « al-Qal’a Al-Hamrā » (la forteresse rouge). L’évolution castillane du mot a rajouté un b entre le m et le r, comme dans « Alfombra » qui signifie en arabe classique « rougeur ». Il existe cependant d’autres théories pour expliquer l’origine du nom : certains auteurs affirment qu’à l’époque andalusi, l’Alhambra était blanchie à la chaux, et de ce fait était blanche. Le nom de « rouge » serait alors apparu lorsque la construction avait lieu la nuit, et que la lueur des torches rougissait le bâtiment. D’autres auteurs encore arguent qu’ « Alhambra » serait simplement le nom féminisé de son fondateur qui était roux, «Abu al-Ahmar » signifiant en arabe « le rouge ».
Histoire de l’Alhambra
L’Alhambra est une ville fortifiée, ou medina, qui occupe la majeure partie de la colline La Sabika. La Grenade musulmane avait son propre système de fortification, ainsi l’Alhambra pouvait fonctionner de manière autonome par rapport à la ville. Tous les services nécessaires pour la population résidente s’y trouvaient : le palais royal, mosquées, écoles, ateliers,…
En 1238, Mohammed-Ben-Nazar (ou Nasr) dit Al-Ahmar le rouge pour sa barbe rousse, entre dans Grenade et occupe le « Palacio del Gallo del Viento » (le Palais du Coq du Vent). Il rentre dans la ville triomphant. La population le reçoit avec un cri de bienvenu pour le « vainqueur pour la grâce d’Allah », à quoi il répond « seul Allah triomphe ». Ceci marque le début de l’ère nasride, Ben Al-Hamar construit le premier noyau du palais, fortifié ensuite par son fils Mohamed II.
Le style grenadin de l’Alhambra représente l’apogée de l’art andalou, et apparaît au milieu du XIVème siècle avec Yusuf I, qui fait construire la Torre de Comares, et Mohamed V, qui édifia le Patio de los Leones. En 1492, lors de la prise de Grenade par les Rois Catholiques, l’Alhambra devient le palais royal. Le comte de Tendilla, de la famille Mendoza, en fut le premier gouverneur chrétien.
L’occupation napoléonienne est un épisode néfaste pour l’Alhambra : en 1812, en se retirant de Grenade, les troupes françaises la font exploser avec plusieurs charges explosives reliées par une traînée de poudre et détruisent certaines fortifications, comme la Torre de los Siete Suelos. Mais grâce au courage d’un soldat espagnol, qui réussit à interrompre la chaîne d’explosions, la destruction totale est évitée.
L’Alhambra est déclaré Patrimoine Mondial par l’UNESCO lors de la session du 2 Novembre 1984, et compta même parmi les 21 candidats finalistes pour devenir l’une des sept nouvelles merveilles du monde.
les palais Nasrides de l'Alhambra
Il s’agit des Maisons Royales de l’ Alhambra ou Alcazar où se déroulait la vie officielle et familiale des Rois Nasrides. C’est un ensemble formé par trois Palais construits de manière indépendante et qui avaient chacun une fonction différenciée. Il s’agit du Mexuar, du Palais de Comares et du Palais des Lions. Chronologiquement, ils furent élevés après l’Alcazaba, le Generalife et le Partal et ils constituaient le siège des fonctions administratives, de la cour, du protocole et des retraites privées. Ci-après les différentes dépendances auxquelles on accède en descendant les escaliers d’accès.
Le Mexuar
C’est le Palais le plus vieux de l’ Alhambra. A l’époque arabe la Salle du Mexuar servait de salle d’audience et de justice pour les cas importants. Une chambre surélevée fermée par des jalousies servait au sultan à écouter sans être vu. Les fenêtres latérales n’existaient pas et le toit était ouvert en son centre. Dans le fond, une petite pièce depuis laquelle on aperçoit la colline de l’Albaicín servait d’oratoire. Elle est orientée de manière différente à la muraille pour accomplir sa fonction religieuse. La décoration résulte d’une multitude d’interventions survenues entre le XVIème siècle et le XXème siècle. Après la conquête chrétienne, la salle fut utilisée en tant que chapelle. En sortant de la salle on accède au Patio du Mexuar.
Le Patio du Mexuar ou la chambre dorée de l’ Alhambra
On ne connait pas avec certitude la fonction qui lui était donnée du temps des arabes, mais par contre on sait que la pièce fut adaptée pour servir de chambre à Isabelle de Portugal lors de ses séjours à l’ Alhambra, bien qu’elle ne l’occupa jamais. La toiture est en bois de cèdre avec de belles décorations végétales. En dessous, des fenêtres fermées par des jalousies. La chambre est décorée par des peintures gothiques et des armes et emblèmes des Rois Catholiques.
Il existe deux portes : une mène au palais officiel et l’autre ne conduit nulle part! Celle qui conduit au palais est plus simple que l’autre dans le but d’induire en erreur les assaillants et les voleurs. La façade du palais fut érigée par mandat de Mohamed V et fut inaugurée en 1370. C’est une façade intérieure qui n’annonce en rien la majesté de l’intérieur du Palais.
La Salle de la Barca (Sala de la Barca)
Depuis la galerie nord du Patio de los Arrayanes (Cour des Myrtes) et via un arc en mocarabes, on accède à la Salle de la Barca, appelée ainsi en raison d’un plafond à caisson assemblé en forme de coque de bateau. Il semblerait que cette salle de 24 mètres par 4, 35 mètres agrandie sous Mohamed V était plus petite à l’origine. Un incendie qui eut lieu à l’ Alhambra en 1890 détruisit une voûte semi-cylindrique dont le remplacement ne fut totalement achevé qu’en 1964. Les murs sont remplis de plâtreries mettant en avant les armes nasrides et la devise de la dynastie : « Seul Dieu est vainqueur ».
Aux extrêmes des soubassements qui entourent la salle se trouvent des chambres à coucher décorées par des azulejos qui revêtissent les colonnes soutenant des arcs festonnés surélevés. C’est d’ici que l’on accède a à la Tour de Comares présidée par la Salle des Ambassadeurs
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