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Sur la voie de Ziryab

 

 

Abu Al-Hassan Ali ben Nâfi dit aussi Ziriab (ou bien Zyriab ou Ziryab ce qui signifie Oiseau noir), né à Bagdad en 789 - mort à Cordoue en 857, est un poète et musicien d'origine kurde. Chanteur, il mit au point les techniques poétiques et vocales tel le Muwashshah ou Zéjal qui donnèrent bien plus tard naissance au flamenco. Compositeur, il créa un millier de poèmes mélodiques qui seront joués et chantés en Andalousie et dans tout le bassin méditerranéen. il assimile les musiques du Nord, les romanceros profanes, les musiques religieuses chrétiennes comme le chant grégorien qu'il transposera dans le malhoun. Musicien précis, il codifia le chant, limitant les improvisations. Pédagogue, il fit travailler ses élèves en les initiant à la pratique des vocalises. Tous les chercheurs sont unanimes, l’arrivée de Zyriab a complètement changé l’histoire de la musique arabe dans l’Ouest du monde musulman.


Biographie

Fuyant la cour de Bagdad et la jalousie de son maître Ishaq Al Mausili, il arrive à la cour de Cordoue en 822 et impose un certain nombre d'innovations comme l'élaboration des règles strictes de la Nouba (Définition précise des 24 modes, propres à chaque nouba, c'est à dire une suite de pièces vocales et instrumentales organisée en neuf mouvements qui, exécutée dans son intégralité, correspondait à un cérémonial de cour (entrée du roi, défilé des dignitaires, etc)). Malheureusement plus d'une moitié des 24 Noubas, bases du répertoire, a aujourd'hui disparu.

 

Il fut l'un des principaux fondateurs de la musique arabo-andalouse au IXe siècle. Il introduisit l'oud en Andalousie en y ajoutant une cinquième corde et en développant le jeu au plectre. Il fut non seulement un musicien extraordinaire, mais aussi un grand lettré, un astronome et un géographe.

 

Il fut à Bagdad le disciple d'Ishaq al-Mawsili, maître de l'école des udistes. Ayant surpassé son maître jaloux de son talent, il fut obligé de quitter Bagdad. Après un séjour de quelques années à la cour des Aghlabides à Kairouan en Tunisie où il étudie la musique, il s'installa en 822 aux côtés d'Abderrahmân II à Cordoue, où il fonda la première école de musique d'Europe.

 

L'empreinte la plus impressionnante que Ziriab ai laissé dans le patrimoine de l'humanité réside dans ces 24 noubas mythiques, qui allaient révolutionner la musique en créant un nouveau style : l'Arabo-andalou. Fondée sur les intervalles des gammes modales et monodiques, exploitant aussi bien les virtuosités instrumentales que vocales, cette musique savante est le creuset dans lequel sont nés les styles populaires tels que le chaâbi, l'hawzi ou l'aroubi.


L'exil à Cordoue

Ziryab choisit l'exil, quitta Bagdad pour un séjour de quelques années à la cour des Aghlabides à Kairouan (Tunisie) où fêté comme à Bagdad, il s'attira les foudres de l'émir pour un poème frondeur. Après un bref séjour au Maroc, il s'établit à Cordoue en 822, où le Calife omeyade Abd al-Rahman II l'accueillit princièrement et le traita avec les plus grands honneurs.

 

Ali ben Nâfi reçut deux cents pièces d'or par mois, d'abondants dons en nature, des maisons, des jardins et des champs valant une fortune. Ziryab avait un goût certain pour le luxe. Il introduisit à Cordoue des modes vestimentaires venues de Bagdad et les notables imitèrent son élégance et ses manières distinguées. C'est aussi lui qui fit découvrir le jeu d'échecs et le jeu de polo en Espagne.


Musicien et poète de génie

À son arrivée à Cordoue, il créa une école de musique, premier conservatoire d'Europe ouvert à tous, financé par la cassette du Calife. Inventeur d'un style musical raffiné qui fit le succès. Calife. Inventeur d'un style musical raffiné qui fit le succès de la musique arabo-andalouse, Ziryab, artiste de génie, eut à son actif bien d'autres inventions artistiques majeures.

Chanteur, il mit au point les techniques poétiques et vocales tel le Mouachah ou Zéjal qui donnèrent naissance au flamenco. Compositeur, il créa un millier de poèmes mélodiques qui seront joués et chantés en Andalousie et dans tout le bassin méditerranéen.

 

C'est encore Ziryab qui introduit à la cour le système des noubas, fondement de la tradition musicale andalouse. Nouba veut dire "attendre son tour". Chaque musicien, en effet, attendait son tour pour chanter devant le calife. Indissociable de la danse, la nouba est une suite de pièces vocales et instrumentales dont le nombre de mouvement et de pièces, basé sur les modes, s'est enrichi au fil des siècles. Ziryab introduisit dans les chœurs de la nouba des "chanteurs n'ayant pas mué", ces fameux castrats dont la voix angélique charmera les mélomanes jusque à Rome, dans la chapelle pontificale.

 

Technicien précis, Ziryab codifia le chant, limitant les improvistions. Pédagogue, il fit travailler ses élèves en les initiant à la pratique des vocalises.

 

Musicien extraordinaire, il va explorer et tenter d'assimiler les musiques du Nord, les romanceros profanes, les musiques religieuses chrétiennes comme le chant grégorien qu'il transposera dans le malouf.

 

 

Grâce à sa prodigieuse mémoire, c'est par lui que des milliers de chansons orientales de lointaine origine gréco-persane entrèrent en Andalousie.

 

Mais Ziryab se révéla aussi un fin lettré, un poète précieux, qui perfectionna le sawf, délicat poème monorime. Il fut un conteur intarissable.
 

Maître de l'élégance

Par son charisme et son talent, il devint l'arbitre de l'élégance d'Al-Andalus, y révolutionna les modes vestimentaires et la cosmétique. Il imposa à la Cour l'art raffiné de la cuisine irakienne, celle des Mille et Une Nuits, et un ordre protocolaire strict pour l'ornement de la table et l'ordonnancement des mets.

 

C'est au raffinement de Ziryab et à ses préceptes que l'on doit le remplacement des nappes en lin par celles de cuir ouvragé et celui des gobelets d'or ou d'argent par les coupes cristal. Il apporta également dans une société musulmane réputée austère et fermée, surtout celle des femmes, et plus particulièrement aux recluses des harems et à leurs eunuques, les recettes secrètes de la magie et de la divination chaldéenne.

 

Ziryab, au courant de tous les secrets de la cour, eut une grande influence sur l'Émir Abd al-Rahman II et fut un de ses confidents et conseillers les plus écoutés.

 

La petite histoire lui attribue de nombreuses bonnes fortunes, tant féminines que masculines.

 



Références

  • Zaryab the Persian, in: Titus Burckhardt, "Die Maurische Kultur in Spanien.


04/06/2015
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