Nietzsche et Kant: Philosophie, Critique et Morale
RÉSUMÉ: Il s'agit d'examiner premièrement les conceptions de la philosophie que Nietzsche et Kant embrassent. Tandis que Kant considère que la philosophie et le système s'identificient, Nietzsche envisage la philosophie surtout en tant que création des valeurs. D'après Kant, Nietzsche ne serait peut-être qu'un dissipateur du savoir; celui qui se propose de faire des essais avec la pensée et qui assume, par conséquent, de différentes perspectives pour aborder la même question ne pourrait se prendre en tant que philosophe. Selon Nietzsche, Kant ne serait qu'un fonctionnaire du savoir; celui qui se limite à fonder des valeurs déjà établies ne serait qu'un "ouvrier philosophique." Pourtant, Nietzsche et Kant se mettent d'accord, quand ils attribuent un rôle privilégié à la critique, mais bien vite reapparaîssent les divergences entre eux. D'après Kant, la critique doit être considérée comme une discipline philosophique, non pas dans le sens d'un domaine du savoir, mais d'une "éducation" de la raison humaine, puisqu'il faut que celle-ci reconnaisse ses limites pour bien opérer dans ses différents usages. Selon Nietzsche, la critique entreprise par Kant n'a aucune légitimité, dans la mesure où elle opère de façon à accorder à la raison le double rôle de juge et d'accusé. Le but que nous poursuivons dans notre texte est cului d'examiner, à partir de ces résultats-là, la position prise par Nietzschhe vis-à-vis de la philosophie kantienne.
"Cette Circé de l'humanité, la morale, a radicalement et fondamentalement falsifié toute la psychologie-elle l'a infectée de morale," (1) affirme Nietzsche dans son autobiographie. À l'époque de l'élaboration de Humain, trop humain, il définit l'étude psychologique comme la science qui s'occupe de l'origine et de l'histoire des sentiments moraux; à partir de Par-delà bien et mal, il passe à l'identifier à la généalogie. C'est justement ce changement-là qui lui permet d'accuser la psychologie de se faire contaminer par la morale. Et s'il le fait, c'est parce qu'il croit que, dans ce domaine, on méconnaît l'histoire, c'est-à-dire que, dans ce domaine, on ignore que les valeurs morales ont été créées, on prétend trouver leur légitimité dans un monde supra-sensible, bref, on essaie de les rapprocher en quelque sorte de la métaphysique. Ce n'est pas par hasard que Kant, une figure exemplaire de ce procédé, est une des cibles privilégiées de la critique nietzschéenne. Il sera, d'ailleurs, ainsi jugé: "Kant: psychologue et connaisseur de l'homme des plus bornés; se méprenant grossièrement eu égard aux grandes valeurs historiques (la Révolution française); fanatique de la morale à la Rousseau avec un fond caché de valeurs encore chrétiennes; foncièrement dogmatique, mais avec une lourde répugnance pour cette propension, allant jusqu'au désir de la tyranniser, mais non moins fatigué immédiatement dans le scepticisme; ni non plus effleuré du moindre souffle de goût cosmopolite ni de la beauté antique... un retardateur et intermédiaire, rien d'original." (2) Les divergences entre Kant et Nietzsche se révèlent déjà dans leurs conceptions de la philosophie. À la fin de la Critique de la raison pure, Kant fait la distinction entre les démarches techniques de la recherche et l'art architectonique de la raison. Par là, il entend que l'acquisition des connaissances, plus ou moins dissemblables, réalisée souvent sans règle déterminée et sans but précis, peut représenter la condition première de la science mais ne satisfait aucunement les exigences de l'esprit, qui réclame et qui veut fonder l'unité systématique du savoir. "Il est fâcheux que ce ne soit qu'après avoir passé beaucoup de temps, sous la direction d'une idée cachée en nous, à rassembler rapsodiquement, comme autant de matériaux, beaucoup de connaissances se rapportant à cette idée, et même après les avoir longtemps rapprochées, d'une façon techquique, qu'il nous est enfin possible de voir l'idée dans un jour plus clair et d'esquisser architectoniquement un Tout d'après les fins de la raison." (3) Considérée comme infortunée, la nécessité de commencer la recherche péniblement par les parties pour se diriger vers le Tout provient, pourtant, de l'imperfection et des limites des facultés de l'homme. Incapable de saisir, d'un seul coup, l'idée autour de laquelle la multiplicité des connaissances doit s'organiser, l'être humain, pour fonder l'unité du savoir, est obligé à recourir aux démarches techniques. Il se peut que ce ne soit pas celui-là le chemin parcouru par la pensée humaine en général, comme juge Kant; mais il constitue certes la loi de sa propre pensée. Avant de s'attacher à l'élaboration de sa doctrine, Kant s'engage dans l'entreprise critique: il discerne les domaines du savoir, distingue les différentes facultés et délimite leurs respectifs champs d'application. Ayant accompli ces exigences, il peut se consacrer désormais à la construction de sa philosophie, de son système. "J'entends par système," définit-il, "l'unité de diverses connaissances sous une idée. Cette idée est le concept rationnel de la forme d'un tout, en tant que c'est en lui que sont déterminées a priori la sphère des éléments divers et la position respective des parties" (Op. cit., p. 558). Et il continue un peu plus loin: "Le système de toute connaissance philosophique est la philosophie. On doit l'admettre objectivement, si l'on entend par là le modèle de l'appréciation de toutes les tentatives faites pour philosopher" (Op. cit., p. 561). Que son ambition consiste à fonder un système philosophique et qu'à son avis la philosophie doive nécessairement se dresser en tant que système, ce sont des points qu'il présente dès le départ comme incontestables. Mais il faudrait bien se poser la question si cette conception ne risquerait d'être un peu trop étroite; car si la philosophie pure s'identifie à une architectonique des systèmes, alors Pascal, Rousseau et Nietzsche, parmi d'autres penseurs, ne pourraient se prendre en tant que philosophes. D'autre part, Nietzsche soutient que "les philosophes proprement dits sont des hommes qui commandent et qui légifèrent: il disent 'il en sera ainsi!', ils déterminent la destination et la finalité de l'homme et disposent pour cela du travail préparatoire de tous les ouvriers de la philosophie, de tous ceux dont le savoir domine le passé; ils tendent vers l'avenir des mains créatrices, tout ce qui est, tout ce qui fut, leur devient moyen, instrument, marteau. Leur 'connaissance' est création, leur création est législation, leur volonté de vérité est volonté de puissance" (Par-delà bien et mal # 211). La philosophie se pose surtout comme création des valeurs. Celui qui choisit d'embrasser cette tâche peut, sans doute, compter sur les efforts des "ouvriers philosophiques," afin de déceler les valeurs déjà établies, de les fonder, de les analyser, voire de les mettre en question. Plus encore, celui-là peut et même doit passer par un processus préparatoire, qui l'amène à adopter, dans l'appréciation de ces valeurs, les points de vue les plus divers, y compris celui des "ouvriers philosophiques." Mais son travail commence où s'arrête le leur. À propos des philosophes de l'avenir, Nietzsche affirme qu'ils "pourraient prétendre non moins légitimement au titre des critiques et ce seront à coup sûr des expérimentateurs" (Par-delà bien et mal # 210). Il laisse donc entrevoir, une fois de plus, l'étroit rapport qui s'établit dans son oeuvre entre le perspectivisme et l'expérimentalisme. Celui qu embrasse la tâche philosophique, c'est-à-dire celui qui cherche à créer des nouvelles valeurs, ne peut s'abstenir d'assumer de différentes perspectives, ne peut se dérober à faire des essais avec la pensée. Voilà pourquoi Nietzsche distingue les "philosophes proprement dits" des "ouvriers philosophiques": Les uns innovent, les autres pactisent. Et, en faisant cette distinction, il se rapporte explicitement à Kant et n'hésite pas à l'inclure parmi les derniers (Cf. Par-delà bien et mal # 211). Ironique et moqueur, il finit par écrire dans le Crépuscule des idoles: "D'une soutenance de thèse:-'Quelle est la tâche de tout enseignement supérieur?'-'Faire de l'homme une machine'.-'Quel moyen faut-il employer pour cela?'- 'Il doit apprendre à s'ennuyer'.-'Comment y parvient-on?'-'Grâce à la notion de devoir'.-'Qui peut en cela lui servir de modèle?'-'Le philologue: il enseigne comment bûcher'.-'Quel est l'homme parfait?'-'Le fonctionnaire'.-'Quelle est la philosophie qui énonce la meilleure définition du fonctionnaire?'-'Celle de Kant: Le fonctionnaire en tant que chose en soi érigé en juge du fonctionnaire en tant que phénomène'" (Divagations d'un 'inactuel', # 29). Tout compte fait, si, d'après Kant, Nietzsche ne serait peut-être qu'un dissipateur du savoir, selon Nietzsche, Kant ne serait qu'un fonctionnaire du savoir. Dans un cas, la philosophie et le système s'identifient; celui qui se propose de faire des essais avec la pensée et qui assume, par conséquent, de différentes perspectives pour aborder la même question ne pourrait se prendre en tant que philosophe. Dans l'autre, la philosophie est création des valeurs; celui qui se limite à fonder des valeurs déjà établies ne serait qu'un "ouvrier philosophique." À Nietzsche n'échappe pas le fait que sa conception de la philosophie et celle de Kant se présentent comme entièrement diverses. Dans son autobiographie, il déclare que la Troisième Considération Inactuelle a bien éclairci "comment je conçois le philosophe, comme un terrifiant explosif qui met le monde entier en péril, comment je situe l'idée que je me fais du philosophe, à mille lieues d'une notion qui englobe encore jusqu'à un Kant, sans même parler des 'ruminants' universitaires et autres professeurs de philosophie" (Ecce homo, Les "Inactuelles," # 3). Les philosophes proprement dits peuvent donc passer par un processus préparatoire, voire devenir des critiques, mais il est indispensable qu'ils ne s'arrêtent pas là. "Nos nouveaux philosophes," conclut Nietzsche, "n'en continueront pas moins de dire: 'Les critiques sont les instruments du philosophe et comme tels il s'en faut de beaucoup qu'ils soient eux-mêmes des philosophes. Le grand Chinois de Königsberg ne fut lui aussi qu'un grand critique'" (Par-delà bien et mal # 210). À part l'opinion que Nietzsche exprime dans ce texte à propos de Kant, il est possible que celui-ci fut d'accord avec lui quant au reste-ne serait-ce que parce qu'il a conçu l'entreprise critique comme propédeutique à l'élaboration de sa propre philosophie. Dans la préface de la première édition de la Critique de la raison pure, Kant commence par affirmer que la raison humaine a "cette destinée singulière" de se poser des questions qu'elle ne saurait refuser ni répondre. Toute métaphysique jusqu'alors aurait échoué, parce qu'elle ne s'est pas attaquée à la difficulté fondamentale, qui réside en l'existence de questions inévitables, mais insolubles, sur le plan théorique-et c'est précisément à cause de cela qu'il faudrait la soumettre à la critique, afin d'entreprendre sa restauration à partir de bases entièrement nouvelles. Et, dans la préface de la seconde édition du livre, il remarque: "C'est dans cette tentative de changer la méthode suivie jusqu'ici en Métaphysique et d'opérer ainsi en elle une révolution totale, suivant l'exemple des géomètres et des physiciens, que consiste l'oeuvre de cette Critique de la raison pure spéculative" (Op. cit., p. 21). Il fait voir que la critique n'a pas la fonction de remplacer la métaphysique par une théorie de la connaissance de la science positive mais de la fonder, malgré la profonde difficulté qui lui est inhérente. Elle doit être considérée comme une discipline philosophique, non pas dans le sens d'un domaine du savoir, mais d'une "éducation" de la raison humaine, puisqu'il faut que celle-ci reconnaisse ses limites pour bien opérer dans ses différents usages. La critique a une "utilité négative," parce qu'elle empêche la raison de dépasser les limites de l'expérience dans le domaine de la connaissance; mais elle a aussi "une utilité positive et très importante, dès qu'on est convaincu qu'il y a un usage pratique absolument nécessaire de la raison pure (l'usage moral), dans lequel elle s'étend inévitablement au-delà des limites de la sensibilité" (Op. cit., p. 22). En ce qui concerne l'idée selon laquelle la critique ne serait qu'un moyen pour la réalisation de la tâche philosophique, il se peut que Nietzsche et Kant se mettraient d'accord. Mais du fait que leurs conceptions de la philosophie sont entièrement diverses, les divergences entre eux ressurgissent inévitablement. D'après Nietzsche, la critique telle qu'elle a été entreprise par Kant n'a aucune légitimité, car elle opère de façon à attribuer à la raison le double rôle de juge et d'accusé. "N'était-ce pas un peu étrange d'exiger qu'un instrument critiquât sa propre justesse et sa propre compétence?"-s'interroge Nietzsche-"que l'intellect lui-même 'reconnût' sa valeur, sa force, ses limites? et même n'était-ce pas un peu absurde?" (Aurore, Avant-propos, # 3) Par ce procédé, Kant aurait entraîné des conséquences néfastes pour la théorie de la connaissance et surtout révélé son intention quant à la doctrine morale. Par le moyen de la critique, il aurait le dessein d'imposer des limites à la raison pour mieux instituer la moralité dans un monde transcendant. Et, quant à ce point-là, il se peut que Nietzsche ne se trompe pas. (4) Dans la "Dialectique Transcendantale" de la première Critique, en même temps qu'il dénonce l'impossibilité de la connaissance théorique du monde supra-sensible, Kant laisse subsister la légitimité de la recherche métaphysique, parce qu'en tant que "disposition naturelle" de l'homme elle lui est inaliénable. S'il supprime, dans le domaine théorique, le moi comme substance en soi, le monde comme synthèse complète des événements et Dieu comme condition de tous les objets en général, il exige, dans le domaine pratique, la foi rationnelle en l'immortalité de l'âme, en la causalité libre et en l'existence d'un être supérieur. Lui-même il affirme que, par une sorte d'harmonie providentielle, il a éliminé la métaphysique dogmatique, en accordant au monde des phénomènes la loi de l'enchaînement nécessaire des causes et des effets, et il a fait de la place à la liberté et à la vraie moralité. C'est justement la "Dialectique Transcendantale" qui lui permet de faire la transition du monde des phénomènes au monde des choses en soi, de procéder au passage de la théorie de la connaissance à la doctrine morale. Nietzsche déclare, à son tour, "que tous les philosophes ont construit sous le charme de la morale, même Kant,-que leur dessein visait en apparence la certitude, la 'vérité', mais en fait, de 'majestueux édifices moraux': pour nous servir encore une fois du candide langage de Kant qui considère comme sa tâche et son travail propres, 'sans beaucoup d'éclat, mais pourtant non sans mérites', 'd'applanir et d'affermir le sol à l'intention de ces majestueux édifices moraux'". (5) Il se peut qu'il soit dépourvu d'importance de remarquer que les passages cités appartiennent à la "Dialectique Transcendantale," bien que ce fait pourrait contribuer à montrer que Nietzsche épouse la thèse de la solidarité des deux Critiques. Toujours est-il qu'il écrit dans Par delà bien et mal: "La raide et vertueuse tartuferie avec laquelle le vieux Kant nous entraîne dans les méandres de la dialectique, pour nous amener, ou plutôt nous égarer, jusque devant son 'impératif catégorique', ce spectacle nous fait sourire" (# 5). Il se peut qu'il soit un peu forcé de prétendre que l'expression "méandres de la dialectique" se rapporte précisément à la "Dialectique Transcendantale," bien que ce biais de lecture saurait concourir à notre hypothèse interprétative. Mais il y a un autre texte beaucoup plus approprié à nous confirmer. "Pour faire une place à son 'empire moral'," affirme Nietzsche, "il (Kant) se vit contraint de poser un monde indémontrable, un 'au-delà' logique-c'est pour cela précisément qu'il avait besoin de sa critique de la raison pure! En d'autres termes: il n'en aurait pas eu besoin s'il n'avait existé pour lui une chose plus importante que tout: rendre le 'domaine moral' invulnérable et même de préférence insaisissable à la raison" (Aurore, Avant-propos, # 3). D'après Nietzsche, en cherchant à faire du "royaume moral" quelque chose d'irréfutable puisqu'incompréhensible, Kant a restauré le monde supra-sensible. Et il fut sans aucun doute hypocrite, (6) puisqu'il a eu recours aux plus divers stratagèmes afin de rendre la moralité invulnérable: la division de l'homme en facultés, le divorce de la théorie et de la pratique, la séparation du savoir et de la croyance. Voilà pourquoi son système se caractérise comme une "philosophie des portes dérobées": par elles, rentrent la morale et la métaphysique, que la critique avait chassées du domaine de la connaissance. Contre ce système, pèse encore une circonstance aggravante: il a cherché à légitimer la croyance en Dieu, en l'âme, en la liberté, en l'immortalité et, par ce moyen-là, il a permis à la théologie de se cacher derrière la métaphysique. Mais, dans la perspective nietzschéenne, toutes les croyances sont déjà un problème psychologique, dans le sens où elles abritent des évaluations et doivent, en tant que telles, être évaluées. Or, il faut soumettre la philosophie critique à l'examen généalogique. Est-ce qu'elle ne consiste que dans la "confession de son auteur?" Est-ce que Kant, comme tant d'autres, n'est que "l'avocat de ses préjugés?" N'a-t-il pas pris "les bons sentiments comme des arguments," "la conviction comme critère de vérité?" Après avoir été examinés les motifs qui présidèrent à la constitution de la philosophie critique et analysées les inclinations qui menèrent à l'élaboration de la doctrine morale, le verdict est prononcé: "L'instinct qui se trompe à coup sûr en tout, la contre-nature faite instinct, la décadence allemande faite philosophie: voilà Kant!" (L'Antéchrist # 11) Il n'est pas surprenant la manière par laquelle Nietzsche envisage la pensée kantienne. L'accusé et le juge embrassent des conceptions de la philosophie entièrement différentes et adoptent, pour traiter du problème moral, des points de départ tout à fait distincts. Ayant recours à une expression de Nietzsche lui-même, on est ici en présence d'"antipodes." |
Par Scarlett Marton
Notes
(1) Ecce homo, Pourquoi j'écris de si bons livres, # 5. Nous citons Nietzsche d'après la Kritische Gesamtausgabe organisée par Colli et Montinari et publiée en France sous le titre Friedrich Nietzsche-Oeuvres philosophiques complètes par les Éditions Gallimard.
(2) Fragment posthume (9) 4 (93)-Automne 1887. L'examen des citations, des annotations et des références faites par Nietzsche révèle qu'il a lu avec attention les oeuvres de Kant, en particulier les trois Critiques, L'Histoire universelle de la nature et théorie du ciel, La religion dans les limites de la simple raison et Le conflit des facultés.
(3) Critique de la raison pure, traduction française de A. Tremesaygues et B. Pacaud, Paris, PUF, 6ème édition, 1968, p. 559.
(4) Cf. à ce propos l'important travail de Gerhard Krüger, Critique et morale chez Kant, traduction française de M. Regnier, Paris, Beauchesne et ses fils, 1961. Il essaie de montrer que, d'après Kant, l'essence de la philosophie réside dans la métaphysique. Celle-ci consiste en une "disposition naturelle" enracinée dans l'homme, qui doit se servir, pour se faire fondée, de la critique en tant que "propédeutique."
(5) Aurore, Avant-propos, # 3. Nietzsche cite Kant d'après l'édition de Rosenkranz de 1838.
(6) Cf. Crepuscule des idoles, Divagations d'un "inactuel," # 1: "Impossibles (pour moi): (...) Kant: ou le cant en tant que 'caractère intelligible'." Cf. aussi Par-delà bien et mal # 228. Nietzsche, semble-il, a emprunté le terme anglais à Stendhal, qu'il lisait avec passion. D'après Borowski, le premier biographe de Kant, son nom de famille s'écrivait originellement "Cant."
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